Dalida : Veuve noire 

Dalida aura sublimé des générations par sa personnalité rayonnante, ses talents musicaux et la chaleur de son accent.

Et pourtant, loin d’être rose, la vie de l’artiste est marquée par le sceau rouge-sang du malheur. Cette malédiction, qui prend la forme d’une série interminable de suicides dans son entourage, poursuit l’icône sans relâche jusqu’à l’emporter. 

Le premier acte de cette tragédie se déroule en 1967 avec Luigi Tenco, que Dalida décrit comme étant l’amour de sa vie. Lors d’un concours musical, le couple chante tour à tour mais n’est pas retenu par le jury. Apprenant la nouvelle, Luigi rentre à l’hôtel, drogué, alcoolisé et furieux. Inquiète, Dalida le rejoint et le découvre alors gisant par terre dans sa chambre. Sous l’impression qu’il est évanoui, elle le prend dans ses bras avant de se rendre compte que ses mains sont couvertes de sang. Ils avaient prévu d’annoncer leurs fiançailles à l’issu du festival.

Ces circonstances dramatiques amènent Dalida à sa première tentative de suicide un mois plus tard. Elle tombe alors dans le coma. Reprise en main par les médecins, la chanteuse remonte la pente, affirmant en sortant de l’hôpital avoir décidé de vivre. 

Trois ans après ces évènements tragiques, c’est au tour de Lucien Morisse, son premier mari, de succomber à la suite d’un coup de feu qu’il s’inflige à la tempe. Puis son ami et proche confident, le chanteur Mike Brant, disparait lui aussi en se jetant du sixième étage d’un immeuble parisien. 

Et alors qu’elle enchaine les succès, aussi bien en France qu’à l’international, la chanteuse devenue superstar semble condamnée à une succession d’horreurs. Ce cycle morbide ne lui laisse aucun répit, puisque Richard Chanfray, dont elle partage la vie pendant plus de neuf ans, décide lui aussi de s’offrir un dernier soupir en inhalant les gaz d’échappement de sa voiture. 

Dalida, que la presse à sensation surnomme cruellement alors
« la veuve noire », se croit responsable de ces malheurs. En ingérant des somnifères avec un verre de whisky à l’âge de 54 ans, elle écrit le dernier chapitre de cette histoire tragique. En épilogue, elle signe ces mots : « La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi. » 

Le calice jusqu’à la lie.

Iolanda Gigliotti, dite Dalida (1933 – 1987), est une artiste d’origine italienne, née en Egypte et naturalisée française. Après avoir été élue Miss Egypte en 1954, elle entame une carrière de chanteuse en France, qui la portera aux sommets de la gloire. Véritable icône, elle est considérée par les Français comme l’une des artistes ayant le plus marqué le XXe siècle.