Au bout du chemin
Les cyprès ouvrent la voie
Vers notre campagne
Les graviers sinueux
Grimpent droit vers l’oratoire
Voici l’atelier
L’été est donc la
Douce chaleur nous entoure
Comme la cigale
Il fait chaud et sec
L’herbe renait flavescente
Et la fourmi sue
La guêpe languit
Mais se tient prête à bondir
Sur le bout de viande
Et soudainement
Sous l’éternel firmament
Un petit lézard
Face au champ de blé
A l’ombre des grands platanes
Le bruit des criquets
Pot de confiture
Un piège si délicieux
Au revoir la guêpe
Au milieu du champ
Fièrement il se dresse
Cet heureux pois chiche
Petite fourmi
Qui grimpe seule le platane
A bien du courage
Le bruit du gravier
Comme le clairon, annonce
Le pas d’un ami
A l’orée du bois
Sous la rangée d’oliviers
Une vie foisonne
Concert de grillons
Sur le chemin de pinède
Un papillon vole
Dans le grand bassin
Une flopée de bambins
Au-dessus des blés
Après tant d’années
L’écorce chute d’un coup
Sans dire au revoir
Tout n’est pas perdu
L’oiseau s’agrippe à sa branche
Puis prend son envol
La montagne au loin
Par le regard des ancêtres
Se sait observée
Dans la maison jaune
Dans la pinède et le champ
J’ai vu mon grand-père
Convoi de fourmis
Qui ondule vers le fruit
Les voilà à l’œuvre
A l’ombre d’été
Le platane tend l’oreille
Aux voix des passants
La sieste-transat
C’est presque une obligation
Avant l’apéro
Le petit enfant
Assis au pied du platane
Grandit avec lui
Au cœur de la page
Un papillon est venu
Lire ce poème
Ne vois-tu donc pas
Que chacun des oliviers
N’a rien oublié ?
Le tour de Valcros
Vient conclure le farniente
Le soleil s’endort
En fin de journée
Le mercure s’adoucit
Et l’air s’aplatit
Le chant des grillons
Recouvre le champ de blé
A la nuit tombée