Intolérable silence

Intolérable silence
Qui couvre de poussière et d’oubli
L’homme frileux allongé sur ce banc d’automne
Submergé par la noirceur du vent

Intolérable silence
Qui écrase l’intimité
Des larmes de la femme du train
Enfouie dans sa dignité morcelée

Intolérable silence
Qui occulte ceux qui n’ont rien
Dans le monastère d’un doute
Doré de prières effondrées

Intolérable silence
Qui éteint les pulsations
Du vivant disparu à jamais
Bousculé par la marche des hommes

Intolérable silence
Qui s’accoquine aux arcanes noires
Des conciliabules de potentats
Des bouches-bées de guillotine