Matins de ciel clair
Les passants hâtent le pas
Le soleil est froid
Dehors les montagnes
Nuages à la file indienne
Sous l’immense ciel
Soudain, dans le stade
L’inexplicable silence
De l’amer défaite
Capricieux le ciel
Pluie battante à l’horizon
Buée sur la vitre
Sourire au travail
Entre deux-trois réunions
Belle rigolade
Un chemin de dalles
Sous le regard du figuier
Puis le chien aboie
Long est le chemin
De traversée du pays
La route et la route
L’appel d’un ami
L’amour transmis par les mots
Tout reprend son sens
Rivés sur l’écran
A faire des mails et des docs
J’ai les yeux qui piquent
Retour à Paris
Un mois d’août ensoleillé
Bientôt la rentrée
L’attente est joyeuse
Elle est armée de patience
Douce en bonhomie
C’est le lendemain
Inconsolable et perdu
Le jour le plus long
Matin de vélo
Les joues rubicondes piquent
Mitraillées de froid
Sans cesse déçu
Sans cesse je me déçois
J’accepte et j’avance
L’hiver est dehors
Il s’immisce où il veut
Surtout dans ma tête
Je me sens vidé
Comme ce petit oiseau
Mort sur le chemin
Il faut persister
La mouette face aux rafales
Poursuit son chemin
Le ballon avance
Tacles, cris, plongeons et tirs
Terrains de football
Un hiver sans fin
Au plus profond de mon âme
Me colle à la peau
Sous le sycomore
Face à la mer qui s’engouffre
L’urne des ainés
Le fracas du monde
Ne semble pas perturber
La belle hirondelle
Tout est pardonné
La neige lève le printemps
L’éclairci tâtonne
Ce monde intérieur
Dans un spectacle infini
Explosion d’étoiles
La couleur des feuilles
L’érable sur le chemin
Rougeur de l’Automne
La voiture passe
Par la fenêtre on distingue
La langue du chien
Cèdres millénaires
Pénombre de la forêt
Un vent s’y engouffre
Ecris maintenant
Avant que l’idée fugace
S’envole à jamais
Dans le creux de brume
Soudain jaillit la lumière
Ne perds pas espoir