Café au comptoir

Ses petites pattes
Frayent un chemin étroit
Dans l’immense bois

Droit, le moineau scrute
Du haut de sa cheminée
Petit roi du monde

Bercé par le champ
Filent les étoiles du ciel
Dans une nuit blanche

Tout va trop trop vite
Tant pis pour le temps perdu
Tôt ou tard tout tarde

La lueur des phares
Sur le bitume trempé
Trajet hivernal

Ce chemin boueux
Sous une timide pluie
Parfum de campagne

Soleil hivernal
Sourires, place animée
Des villes et des mondes

Allée de cyprès
Clapotis d’une fontaine
Montagne enneigée

Valises à roulette
Bruits d’enfants et bruits de fond
Prêts à embarquer

Fin d’une journée
Demain je conquiers le monde
Mais d’abord dodo

Café au comptoir
Le monsieur fume sa clope
La voiture passe

Le souffle du temps
Balaie la feuille d’automne
Dans la nuit sans voix

Craquements de braises
Une odeur réconfortante
Feu de cheminée

Au loin, bruits de train
Maison d’enfance, grand père
Raconte une histoire

Le goéland scrute
Serein sur son doux rocher
Au cœur du courant

Cadre pictural
Incliné sur son rebord
Ouvre un univers

La quête de sens
Le cocon brise et reprend marche
Émancipation

Sous la canopée
L’énergie de la forêt
Humide touffeur

Demain au réveil
Tout seul face à l’univers
Je deviendrai moi

Les pins dans le sable
Comme si finalement
Nous ne faisions qu’un

Endormi j’écris
Sous un voile de sommeil
Est né ce poème

Le petit sentier
S’engouffre dans la forêt
Tel un éclaireur

Éveil des voyelles
Les syllabes prennent vie
Écrit du matin

Dans cette eau croupie
L’énergie folle de la vie
Milliers de têtard

Danseuse, la plante
Surgit au cœur du salon
Eh ! Ballerine

Face à la montagne
Le silence des esprits
Partout dans la nuit

Le temps suspendu
Un fugitif dans le ciel
Une étoile file