Ce haïku secret
Qui ne sera jamais lu
Est confidentiel
Le camion poubelle
J’aurais mieux aimé entendre
Le chant des oiseaux
J’écris un haïku
En espérant qu’il soit bien
Mais j’ai comme un doute
Avec mon jogging
Et mon t-shirt délavé
Je suis prêt à tout
C’est un peu bizarre
L’attente chez le coiffeur
Entouré de poils
Les poils de mes bras
Ont grandi avec le temps
Mais ils sont tout doux
Tentons un poème
Effronté et révoltant
Noir et chatouillant
Cadence rythmée
Pale d’hélice activée
Le cocker s’élance
Je suis fatigué
Ce haïku sera donc court
Et j’irai dodo
Éboueurs en grève
Le bruit de leur gros camion
Semble nous manquer
A quoi servent ils?
J’en ai écrit des centaines
Je ne saurais dire
Poème têtu
Qui refuse de s’écrire
Caché à jamais
Attente au sushi
Sous la lueur des lampions
Poésie d’orient
Dehors, canicule
Chaleur qui écrase tout
Dedans, Tour de France